Les Douleurs pendant les rapports,
c’est pas dans la tête !
Nous sommes 2 sages-femmes (Isabelle Ragot et Carole Leprunier) formées en pathologies vulvaires et douleurs.
C’est souvent encore un sujet Tabou, et peu pris en considération, même par des professionnels,
pourtant 15% des femmes rencontre un jour un problème vulvaire.
Le Périnée qu’est ce que c’est ??
Le périnée est un éventail musculaire à l’innervation complexe, centré par un noyau tendineux, au sein d’un anneau pelvien osseux, entre pubis et coccyx, en relation avec le rachis et les membres inférieurs. Il est exposé ainsi que la muqueuse vulvaire aux agressions infectieuses, mécaniques, hormonales et physiologiques, à la posture, à la pression abdominale, aux émotions et au système neuro-végétatif.
Un grand nombre de douleurs périnéales associent un déséquilibre mécanique du bassin, musculaire et ou osseux, sous tendu par un terrain d’hypersensibilité tissulaire à la douleur. Ce terrain peut être initié ou aggravé par des traumatismes d’origines diverses, corporels et ou émotionnel, et entretenu par un « embrasement » neuro-végétatif.
Il existe donc un cercle vicieux qui se met en place qui engendre d’inévitables incompréhensions relationnelles, en particulier au sein du couple et de l’entourage en général. La dyspareunie et la vulvodynie affectent en effet intensément la vie de couple, provoquant un sentiment de perte d’estime de soi, de culpabilité, de baisse de libido ou encore un très grand sentiment d’incompréhension.
Par ailleurs l’absence de remède satisfaisant, le manque d’information, le caractère « tabou » de ces douleurs, la méconnaissance encore répandue dans le milieu médical et paramédical, font de ces pathologies une affection très frustrante et épuisante.
Un ensemble de muscle oui, mais aussi:
- Une « Porte » d’identité, porte de plaisir, porte de sexualité, porte de fécondité, de maternité et porte de la relation.
- Une Porte de la vie et pourtant méconnu, délaissé, maltraité, à la fois objet de convoitise et de plaisir, mais aussi d’agression violente et de domination, d’ignorance et de rejet.
- Il est pourtant espace à découvrir, à honorer, à estimer et à préserver, à restaurer si besoin.


Le terme Vulvodynie, signifie » douleur à la vulve «
La définition de la vulvodynie selon l’ISSVD (International Society for the Study of Vulvar Disease) :
C’est un » Inconfort vulvaire, le plus souvent décrit comme des brûlures apparaissant en l’absence d’affection vulvaire visible ou de désordre neurologique spécifique. » C’est à dire que la vulve garde un aspect normal lors de l’examen clinique (Si le professionel de santé vous dit qu’il ne voit rien de particulier au niveau vulvaire c’est donc normal).
En pratique, c’est une douleur vulvaire localisée ou diffuse, partout dans la région vulvaire, elle peut être ressentie :
- soit lors d’un contact local (position assise, pantalon serré…) ou lors des relations sexuelles (attouchements ou encore lors de la pénétration) ;
- soit spontanée, constante et continue même en dehors des relations sexuelles mais la pression vulvaire et les contacts sexuels ont tendance à l’aggraver
C’est un inconfort vulvaire qui peut être ressenti comme :
- Une brûlure à type de cuisson, une brûlure intense
- Un échauffement
- Une irritation
- Une douleur fulgurante dans toute la région vulvaire
- Une sensation de coupure de feuille de papier
- Un déchirement durant le coït
- La sensation d’être déflorée à chaque rapport sexuel
- Dans certains cas, une sensation de « vulve râpée » ou « à vif » comme si l’on se promène avec une lame de rasoir sur la peau peut être ressentie.
La peau de la vulve maintient souvent une apparence normale et l’examen clinique montre l’absence d’anomalie décelable.
La candidose vulvovaginale récidivante multiplie par quatre le risque de vulvodynie et est la cause de 50% des vulvodynies.
La sécheresse vaginale, la ménopause et le post-partum peuvent être aussi des facteurs de risque.
Vestibulite vulvaire ou vulvodynie provoquée: ce terme signifie » l’inflammation du vestibule vulvaire »
C’est une forme particulière des vulvodynies, elle est caractérisée par deux éléments principaux:
1-Les douleurs :
2-Un érythème endo-vulvaire vestibulaire :
Dyspareunie:
La dyspareunie est une pathologie qui se caractérise par des douleurs pendant les rapports sexuels.
Il existe différents types de dyspareunie :
- La dyspareunie d’intromission ou superficielle, au moment de la tentative de pénétration du vagin de la femme ;
- La dyspareunie de présence, après l’intromission ;
- La dyspareunie balistique, dite aussi de choc ou profonde, douleur survenant à la pression du fond vaginal.
Vaginisme:
C’est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l’ouverture du vagin.
Cette action réflexe, involontaire et incontrôlable, empêche de façon persistante toute pénétration vaginale désirée, même par un doigt ou un tampon hygiénique quand le vaginisme est total. Il peut être également partiel ou situationnel lorsque la contraction ne se produit que dans certaines tentatives de pénétration (pénétration du pénis notamment).
Sa source est souvent psychologique, mais découle souvent d’une source physiologique.
Une tentative de pénétration losqu’une patiente présente un vaginisme peut entraîner de graves douleurs (dyspareunie) qui vont souvent l’exacerber ce vaginisme.
Le Lichen :
Le lichen scléro-atrophique de la vulve se traduit par un prurit de la vulve associé à des mictions et des rapports douloureux.
Cette variété de lichen se caractérise par une coloration blanche ou ivoire de la vulve.
C’est une pathologie d’origine auto-immune, qui touche la peau et les muqueuses.
Elle a tendance à devenir chronique et évolue souvent par poussées.
Cette pathologie entraine souvent des démangeaisons et des douleurs.
D’autre part on note une perte d’élasticité de la peau, une tendance aux fissures et parfois des saignements.
Le déroulement de la séance:
La séance durent environ 30 min et l’idéal est d’en faire une par semaine.
La première séance est une prise de contact, avec un questionnaire précis pour faire le diagnostique s’il n’a pas encore été fait et que l’on établisse ensemble le traitement.
Pendant les séances suivantes, on travaillera les exercices de contracté-relâché, on étirera le muscle du périnée par des massages avec de l’huile d’amande douce puis on travaillera avec des dilatateurs vaginaux. Ce sont des dispositifs médicaux que l’on utilise avec un but pédagogique. Ils miment la pénétration pour enlever l’appréhension qui est générée par les douleurs chroniques et ils permettent un étirement plus important et plus global des muscles du périnée.
Le nombre de séances pour le traitement est très variable mais dès que vous sentez les progrès que vous faites on espace les séances à tous les 15 jours puis toutes les 3 semaines et c’est vous qui décidez quand vous n’avez plus besoin .
Nous aborderons :
*L’Hydratation du périnée (huile, crème)
*Les traitements si nécessaire, en association avec des médecines douces
*Les crèmes cicatrisantes
*Savon intime adapté
*Les Sous-vêtement
*le Lubrifiant pendant les rapports sexuels
*L’Utilisation de crème anesthésiante
*La Relaxation périnéale et massage vestibulaire effectués par des professionnels
*L’ Utilisation de dilatateurs vaginaux
Le traitement des Vulvopathies peut être associé à la Tecartherapie
( voir chapitre dans le menu de la page d’accueil)